Retour sur l’expérience digitale imaginée par DDB Paris pour le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, lancée le 10 avril 2013 sur le plus grand réseau social.
Léon Vivien
Fin mars 2013, DD B Paris lançait, pour le Musée de la Grande Guerre de la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux, présidée par Jean-François Copé, une page Facebook particulière, celle de Léon Vivien, soldat de 14 qui allait y raconter son quotidien au jour le jour.
Dix mois de posts, allant de juin 1914 à avril 1915, étaient visibles dès le lancement. Pour que les lecteurs puissent se familiariser avec le personnage, sa famille et ses amis. Mais aussi, pour qu’ils se replongent de manière vivante dans l’entrée en guerre de la France et les premiers mois du conflit. Le jour du lancement de la page correspondait à celui de l’envoi de Léon en 1ère ligne. C’est à partir de cet instant que la partie « en direct » commençait, avec des posts au jour le jour de Léon, de sa femme et de ses camarades de régiment.
Un grand succès
Le succès de l’opération s’est avéré phénoménal puisqu’en l’espace de 48h, près de 20 000 personnes avaient déjà « liké » la page de Léon. Deux semaines plus tard, la barre des 50 000 likes était franchie. Cela consacrait de facto l’engouement des Français. L’histoire de Léon allait même dépasser rapidement le cadre hexagonal ; des francophones de plus de vingt pays, du Québec à la Suisse , ont finalement composé une part non négligeable de l’auditoire.
Les milliers de commentaires enjoignant le musée à épargner la vie de Léon, à la manière de suppliques, montrent aussi l’extrême implication suscitée au fil des jours par cette histoire d’un homme ordinaire, qui confiait ses états d’âme, racontait l’horreur des tranchées mais aussi les joies ordinaires. La seule annonce de la naissance de son fils, baptisé Aimé, a ainsi déclenché près de 3 000 likes et des centaines de félicitations, comme sil s’agissait d’un nouveau né bien réel.
Le 23 mai 2013 (ou devrions-nous dire 1915 ?), neuf millions de Français apprenaient la mort de Léon, en même temps que sa femme Madeleine, dont les derniers mots ont généré des centaines de commentaires endeuillés, comme à la perte d’un proche. Conscient de l’émoi général, le musée prendra la parole aujourd’hui sur la page de Léon, pour remercier tous ses «amis» de leur fidélité et de leur participation.
Un livre à venir
Aujourd’hui, le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux envisage la publication d’un recueil. Celui-ci serait réalisé en partenariat avec un éditeur, afin que les centaines de milliers de fidèles de Léon puissent conserver un souvenir de cette expérience digitale.
Une version qui pourrait même trouver sa place à l’école. Car Léon Vivien a su toucher tous les publics. Tout d’abord ceux qui s’intéressaient déjà à la Grande Guerre, mais aussi ceux qui ouvraient rarement un livre d’Histoire. De nombreux professeurs ont ainsi réclamé une version exploitable en classe. L’Education Nationale relayait de son côté l’opération sur plusieurs de ses sites régionaux. Il se pourrait donc bien que Léon, ce matin, ne soit pas tout à fait mort.
Site : Musée de la Grande Guerre
L’opération en chiffres
– Près de 55 000 likes (sur environ 2 mois).
– Dans plus de 20 pays.
– Près de 60% des fans de la page ont moins de 35 ans.
– Plus de 9 millions d’internautes touchés par le profil de Léon.
– Près de 6 000 commentaires.
– 20 posts ont atteint plus de 1 000 likes.
– Le post le plus aimé (la photo du nouveau-né de Léon) a totalisé 2 845 likes.
Communiqué presse Agence DDB et Musée de la Grande Guerre